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25 juin 2016

Une autre idée du bonheur - Marc Lévy

Un livre qui se lit rapidement, un "livre de gare" comme certains l'appelerait. On le sait, Marc Lévy se lit facilement... Une écriture "ordinaire" et efficace, un style épuré et simple, revendiqué par l'auteur lui-même.

Et, je me suis attachée aux personnages, et j'ai adoré ce livre ! 

On est rapidement happé par l'histoire des deux héroïnes, Milly 30 ans, et Agatha 50 ans. Un petit road trip de 5 jours où elles traverseront les Etats-Unis, géographiquement et temporellement parlant. 

On parle de liberté, du racisme aux Etats-Unis, de la routine quotidienne, de trahison... De jolis thèmes sont abordé, un beau voyage qui entremèle émotions et surprises.

 

Le résumé : 

Quand une vie ordinaire devient extraordinaire Philadelphie. Au premier jour du printemps 2010, Agatha sort de prison, mais pas par la grande porte. Après trente ans derrière les barreaux, il ne lui restait que quelques années à faire. Alors pourquoi cette évasion ? Dans une station-service proche du campus, elle s’invite à bord de la voiture de Milly et l’entraîne dans sa cavale sans rien lui révéler de sa situation. Dotée d’un irrésistible appétit de vivre, Agatha fait voler en éclats la routine confortable de Milly. Vingt ans les séparent, mais au fil du voyage les deux femmes partagent ces rêves qu’il n’est jamais trop tard pour réaliser et évoquent ces amours qui ne s’éteignent pas. Cinq jours en voiture à travers les États-Unis? À chaque étape, une rencontre avec un personnage surgi du passé les rapprochera du secret d’Agatha. Jusqu’où devons-nous aller dans notre quête insatiable du bonheur? À quoi ne faut-il jamais renoncer ? À quoi ne faut-il jamais renoncer? 

 

Quelques extraits que j'ai aimé : 

" - [...] Vous avez fui quelque chose ?

- Pas quelque chose, mais quelqu'un. A vingt ans, l'amour peut vous conduire à faire des choses absurdes.

- Plus à cinquante ?

Agatha rit de bon coeur;

- J'espère bien que si, mais je suis rentrée depuis deux jours seulement, laisse-moi le temps. "

 

" - Lorsque tu es convaincu d'être du bon côté, du côté du droit, de la justice, rien ne t'arrête et tu peux faire des choses terribles.

- Lesquelles ?

- Celles qui vont au-delà de la désobéissance civique, celles qui engendrent le mal. La violence est un poison, une fois dans tes veines, c'est comme une drogue qui te ronge le cerveau en te laissant penser que ton coeur est intact. "

 

" Je n'avais pas vingt ans, aimer était la seule chose qui pouvait m'arracher à l'étreinte suffocante d'une vie rude et morne. Alors j'ai aimé, j'ai aimé de toutes mes forces, des cinglés, des musiciens, des peintres, des passionés du verbe et de la rhétorique, de ceux qui pour un rien tiennent des conversations à n'en jamais finir ou qui finissaient en disputes, de ceux qui ouvrent leur porte aux voyageurs fauchés, au copain d'un copain sans poser de question, des évadés de la guerre, des vagabonds capables de courir après un train le long des voies de chemin de fer et d'y grimper sans savoir où il va, des assoifés de l'asphalte, des soûlards en disgrâce avec leur famille ou avec la loi, quand ce n'était pas les deux, mais crois-moi, tous des joyeux cinglés. Nous n'avions peur de rien et encore moins de l'autre. "

 

" - Qu'est-ce que vous regardez ? questionna Milly.

- Un couple, derrière toi. Ils sont bizarres.

- Qu'est-ce qu'ils ont de bizarre ? dit-elle en se retournant.

- Ils ont chacun les yeux rivés sur leur téléphone, tapent dessus à toute vitesse et ne s'adressent pas la parole.

- Ils doivent être en train d'envoyer des messages à des amis, ou peut être qu'ils postent des commentaires sur le restaurant.

- Comment ça ?

Milly sortit son téléphone et fit une démonstration à Agatha.

- Avec ça, on peut communiquer avec le monde entier, publier des photos de soi, de chaque endroit où l'on se trouve, raconter ce que l'on est en train de faire, partager tous les moments de sa vie.

- Dans la notion de vie privée, c'est le mot "privé" qui vous a échappé ?

- Il ne faut pas voir les choses sous cet angle protesta Milly. Les réseaux sociaux sont de formidables remèdes à la solitude.

- Tu as raison, il n'y a qu'à regarder les deux zozos qui déjeunent là-bas. Si je comprends l'idée on se rapproche des gens qui sont loin et l'on s'éloigne de ceux qui sont proches. Ce doit être passionnant de partager son repas avec un téléphone. Si j'avais pensé à ça en prison, j'aurai dîné plus souvent avec ma brosse à dents, moi qui me sentais seule, quelle idiote !

- Vous faites exprès de ne pas comprendre. Témoigner de son expérience, partager ses opinions, c'est la liberté d'expression dans toute sa dimension.

- Et les gouvernements n'ont aucun moyen de lire ce que l'on écrit ou révèle de soi depuis ces petits machins ? Je suppose que tout cela est parfaitement protégé. Vous êtes tous fous !

- Ce n'est plus comme à votre époque, chuchota Milly.

- Ah bon ? Le monde n'est plus en guerre, la corruption a disparu, il n'y a plus d'innocents en prison, pas plus des gens de couleur que de Blancs en cellule, aucun homme politique ni aucun gouvernement n'abuse de son pouvoir, les inégalités appartiennent au passé, la presse est devenue vraiment indépendante, les libertés n'ont cessé de croître et les leaders d'opposition vivent tous paisiblement ? Alors là, évidemment dans de telles conditions, pourquoi se priverait-on d'étaler sa vie sur la place publique ! "

 

Bon voyage au fil des pages !

 

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